French & English version :
Biographie d’Eugène Delacroix
Dates principales de la vie de Eugène Delacroix
1798 –
Delacroix naît à Charenton-Saint-Maurice le 26 avril
1806 – Décès de son père
1814 – A 16 ans, le jeune Eugène Delacroix est orphelin
1822 – Premier succès avec Dante et Virgile
1824 – Il expose le massacre se Scio, soutenu par Théophile Gauthier
1825 – Il passe trois mois en Angleterre où il étudie Constable
1832 – Delacroix quitte Paris pour le Maroc et l’Algérie
1840 – Il participe à la décoration du Palais du Luxembourg pendant 6 ans
1857 – Après vingt ans d’attentes, il est élu à l’Institut
1855 – Trente-six de ses oeuvres sont regroupées à l’Exposition Universelle de
Paris
1863 – Il meurt d’une longue maladie le 13 août
Biographie détaillée de Eugène Delacroix (1798 – 1863)
“Peintre français, fils du conventionnel Charles Delacroix, né à Charenton-Saint-Maurice le 26 avril 1798, mort le 13 août 1863. Par sa mère, Eugène descendait de Aben, un élève distingué de Boulle, et était allié aux Riesener dont le père a signé tant de chefs-d’oeuvres du meuble et le fils Henri des tableaux estimés. Dès son enfance, Eugène Delacroix ne révéla pas comme tant d’autres des dispositions spéciales et exclusives pour la peinture : après de solides études au lycée Louis-le-Grand, il montra, ce qui est plus intéressant, un don général pour l’art; c’est la musique qui sembla l’attirer de préférence, et toute sa vie il resta amoureux de cet art, auquel sa violente passion pour la peinture, qui se manifesta bientôt, put seule l’arracher. En 1815 (il avait dix-sept ans), il souhaitait, en faisant de la musique, son étude préférée, acquérir quelques notions de peinture, et par son oncle Henri Riesener il se fit présenter à Guérin; mais il inspira peu de sollicitude à son maître, et les palmarès de l’École des beaux-arts furent sur son nom d’un mutisme peu encourageant. Pourtant une toile, Dames romaines se dépouillant pour la patrie (1818), offre déjà un certain intérêt. Vers cette époque, il gagnait quelque menu argent à faire des lavis industriels et en 1819, devenu orphelin, il tomba dans les plus grands embarras pécuniaires.
En
1822, malgré le mauvais vouloir de son maître Guérin, il envoie au Salon le Dante et Virgile qui y obtient le plus grand succès que puisse désirer un artiste : des admirations enthousiastes et un
déchaînement de critiques injustes; succès qui ne l’empêchait pas (y contribuant peut-être, au contraire) d’obtenir cette même année 1822 la dernière place dans le concours pour le prix de Rome,
échec peu fait pour le tirer d’une situation toujours embarrasée,
Eugène Delacroix – Le Massacre de Scio à laquelle il résistait avec les profits de caricatures et de lithographies, continuant de travailler avec une énergie croissante. En 1824 il expose Le
Massacre de Scio qui accentue encore la tempête qu’avait soulevée son premier Salon. Théophile Gautier seul en parle avec une admiration sans réserves, mais Delécluze, H. Beyle, M. Thiers ne
ménagent par leurs restrictions : pour l’un il fait trop horrible cette scène d’horreur; pour l’autre, il y a là trop peu de souci du beau; pour celui-ci, enfin, le soin d’éviter l’académique lui
fait fuir la ligne simple et harmonieuse. De cette époque datent Le Tasse dans la maison des fous, L’Empereur Justinien composant ses Institutes, Marino Faliero, et enfin les lithographies de
Faust qui lui valent de sincères et chauds éloges de Goethe. Mais, nous voici en 1828, et il nous faut ajouter une forte de plus à ce terrible crescendo qui augmente sans cesse avec l’oeuvre
d’Eugène Delacroix et qui s’accentue avec l’apparition du Sardanapale exposé cette année-là. Quelques échantillons des brocards qui tombèrent dru sur l’artiste égayeront cette biographie : «
Eugène Delacroix est devenu la pierre de scandale des expositions. » (M. Vitet) « La majeure partie du public trouve ce tableau ridicule. » (Moniteur universel) « Que M. Delacroix se rappelle que
le goût français est noble et pur et qu’il cultive Racine plutôt que Shakespeare. » (Ibid.) « L’il
ne peut y débrouiller la confusion des lignes et des couleurs
le
Sardanapale est une erreur de peintre. » (Delécluze) Et tutti quanti. Cependant, cette année-là, après une brouille momentanée avec le directeur des beaux-arts, il est chargé par le ministre de
l’intérieur de peindre La Mort de Charles le Téméraire, et le duc Louis-Philippe d’Orléans lui commande Richelieu disant la messe. De la même année La Bataille de Nancy, quelques peintures
religieuses et des portraits, entre autres celui de Mme Simon.
Au
Salon de 1831, L’Évêque de Liège soulève peu de discussions, mais La Liberté guidant le peuple les fait renaître. Delécluze se rallie un peu, mais Ambroise Tardieu lutte par son acrimonie contre
le bon vouloir manifeste de Gustave Planche. Quoi qu’il en soit, cette exposition eut un résultat appréciable et tangible : Delacroix fut décoré. C’est à ce moment qu’il commence une série de
tableaux de combats, entre autres Poitiers, Taillebourg (1831), qui le font traiter de Rubens manqué; et suivie par des toiles historiques : Charles-Quint au monastère de Saint-Just, Boissy
d’Anglas et Mirabeau et Dreux-Brézé. En
1832, Delacroix quittait Paris et s’en allait demander un renouveau
Eugène Delacroix – Les Femmes d’Alger d’inspiration aux pays de soleil. Il traverse le Maroc, puis revient en Espagne, et c’est à ces voyages que l’on doit la Fantasia arabe,
Rencontre de cavaliers maures et Les Femmes d’Alger dans leur appartement. La seconde de ces toiles était refusée par le jury du Salon en 1834 et Delécluze blâmait sévérement Les Femmes d’Alger.
Les années qui suivent se passent dans une production effrénée et il semble que Delacroix ait fait cette sublime gageure d’accumuler les chefs-d’oeuvre. L’Institut, au reste, lui ferme
obstinément les portes et ce n’est qu’en 1857, au bout de vingt ans, qu’il réussit à être élu après avoir produit des centaines de toiles presque toutes de premier ordre : La Barque de don Juan,
Les Croisés à Constantinople (commandé pour le musée de Versailles), la décoration du salon du roi à la Chambre des députés, etc. Depuis 1849 : Les Disciples d’Emmaüs, La Chasse aux lions (musée
de Bordeaux), etc. […] Delacroix
reçut des critiques de tels assauts que forcément il devait devenir polémiste. On a de lui des pages curieuses sur son art et ses lettres sont du plus haut intérêt pour le critique et le
psychologue.
Avec ses erreurs et ses défauts, Delacroix reste le peintre le plus considérable du siècle. Cette fécondité extraordinaire dans le nombre des productions a son analogie dans la nature de son oeuvre elle-même : l’érudition considérable du peintre d’histoire, la profondeur du psychologue et la fougue des passions humaines sont pousées à un tel degré d’intensité que tout d’abord devant une toile de Delacroix c’est l’étonnement qui précède l’admiration; mais celle-ci suit de près. La maestria dans les effets de lumière, l’agencement savant et harmonieux des lignes, la splendeur du décor vous empoignent, et c’est à peine si parfois une petite négligence échappée à ce génie tout entier requis par l’idée, vient apparaître comme pour nous rappeler que l’absolue perfection n’est pas de l’homme. Néanmoins c’est avec justice qu’on l’a appelé le maître de l’école française.
HENRI D’ARGIS, article «Delacroix» de La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome treizième (Cotesbach-Dellden). Réimpression non datée de l’édition de 1885-1902. Paris, H. Lamirault, [191-?], p. 1156-1157
Une enfance choyée, les drames de la jeunesse
Eugène Delacroix est né le 26 avril 1798, tout près de Paris, à Charenton-Saint-Maurice. Sa maison natale est aujourd’hui la médiathèque de la Ville de Saint-Maurice (dans l’actuel Val-de-Marne). Quand il naît, son père, Charles Delacroix, occupe des fonctions importantes comme ministre des Affaires étrangères, puis comme ambassadeur en Hollande. Il est ainsi ensuite nommé préfet à Marseille, puis à Bordeaux, où il meurt alors que le jeune Eugène est âgé de six ans. Sa mère, Victoire Delacroix, est la fille d’un des plus grands ébénistes de son temps, Jean-François Oeben, au service du roi Louis XV.
Eugène est le petit dernier d’une famille de quatre enfants ; quand il naît ses frères Charles et Henri, sa sœur Henriette, dont le peintre David a fait le portrait, sont déjà grands. La famille Delacroix a servi la Révolution, puis l’Empire. L’enfance de Delacroix est choyée mais fragile. Le petit garçon a des ennuis de santé récurrents. A la mort de son père, sa mère et lui s’installent à Paris, rue de l’Université. Le jeune Eugène fréquente le lycée Impérial, l’actuel lycée Louis-le-Grand. Il y noue des amitiés fidèles, qui l’ont accompagné toute sa vie. Il a le goût de l’étude, et déjà celui du dessin et de la lecture. La mort de sa mère, en 1814, le laisse désemparé et seul, malgré la présence de ses aînés, Charles et Henriette.
Grâce à l’appui de son oncle, le peintre Henri-François Riesener, Eugène Delacroix entre en 1815 dans l’atelier du peintre Pierre-Narcisse Guérin. C’est alors un des plus grands ateliers de Paris, fréquenté par de nombreux artistes. Peintre d’histoire, très sensible à l’art théâtral de son temps, Guérin est très apprécié. Malgré son attention à ses élèves, il ne reconnaît pas le talent du jeune Delacroix. La protection de Théodore Géricault, déjà célèbre pour les tableaux montrés au Salon de 1812 puis à celui de 1814, est précieuse pour le jeune homme. Delacroix pose même pour le grand tableau de son aîné, Le Radeau de la Méduse (1819, musée du Louvre).
Des débuts remarquables
Au Salon de 1822, il n’a alors que vingt-quatre ans, Delacroix présente au Salon une première grande toile, inspirée de l’histoire littéraire, Dante et Virgile aux Enfers (musée du Louvre). Cette œuvre le fait immédiatement remarquer de la critique. Il incarne, très vite, une nouvelle génération d’artistes, que l’on désigne comme romantique, terme inspiré de la littérature. Delacroix est contemporain de Victor Hugo, d’Alexandre Dumas, d’Hector Berlioz, d’Alfred de Musset. Comme eux, il a le désir de suivre sa manière propre, de renouveler la conception artistique. Comme eux, il est aussi un grand connaisseur de l’art des maîtres anciens. Au Louvre, qui a ouvert en 1793, Delacroix découvre et admire les œuvres de Raphaël, de Michel-Ange, de Titien, de Rubens, de Poussin.
Il présente au Salon de 1824 un grand tableau, inspiré des événements de la guerre d’Indépendance de la Grèce, Scène des Massacres de Scio (musée du Louvre). En 1827, Delacroix expose, avec plusieurs autres toiles, une magistrale Mort de Sardanapale (musée du Louvre). Liée à une pièce du poète anglais Lord Byron, l’œuvre montre le souverain oriental assis en haut d’un bûcher, entouré de ses chevaux, de ses richesses, de ses femmes, dont il a souhaité qu’ils disparaissent avec lui, condamné pour trahison. Le tableau séduit Victor Hugo et Dumas autant qu’il agace la critique académique par sa composition tournoyante, le primat de la couleur, la violence des tons. Delacroix apparaît, définitivement, comme un peintre remarquable, mais dont la manière bouleverse les habitudes et les règles académiques.
La Liberté guidant le peuple, une œuvre devenue mythique
Les journées des 27, 28 et 29 juillet 1830 voient le soulèvement du peuple parisien, révolté par les nouvelles lois sur la liberté de la presse et par la dureté du régime de la Restauration. Le 29 juillet marque la fin du retour des Bourbons sur le trône de France. Louis-Philippe, duc d’Orléans, devient roi des Français. Eugène Delacroix peint un tableau d’histoire inspiré par les événements de 1830 ; il présente au Salon de 1831 sa Liberté guidant le peuple, œuvre magistrale liant allégorie antique et représentation contemporaine. L’œuvre est acquise par l’Etat et exposée au musée du Luxembourg, le musée des artistes vivants où les toiles des créateurs contemporains sont montrées. L’année suivante, les massacres, par la police, des manifestants de la rue Transnonain à Paris, rendent difficile l’exposition du tableau au public, celui des Barricades, comme le disait Delacroix. Il est même rendu à l’artiste, qui réussit, cependant, à le montrer lors de son exposition personnelle au sein de l’Exposition universelle de 1855. Exposée au Louvre à partir de 1874, avec les autres œuvres de Delacroix acquises par l’Etat, La Liberté guidant le peuple (musée du Louvre) devient, sous la Troisième République, un tableau iconique.
1832, le voyage au Maroc
En janvier 1832, Delacroix accompagne l’émissaire du roi Louis-Philippe, le comte de Mornay, au Maroc. La conquête de l’Algérie par la France, l’année précédente, a, en effet, inquiété le sultan marocain. Une ambassade est nécessaire. Pour le peintre qui n’est pas un grand voyageur, il n’a alors quitté la France que quelques mois, à l’été 1825, pour aller en Angleterre, le périple marocain, de Tanger à Meknès, est un éblouissement. Les paysages, les sons, les couleurs, le séduisent, comme la beauté des habitants et de leurs costumes. Il lui semble trouver là l’Orient dont il a rêvé, mais aussi une Antiquité intacte, préservée. Le souvenir du Maroc a, ensuite, accompagné Delacroix toute sa vie. Les notes qu’il y a prises, les aquarelles réalisées, les objets rapportés, rassemblés dans son atelier, lui offrent de composer, jusqu’en 1863, plus de soixante-deux toiles liées au Maroc.
Des murs à peindre, Delacroix décorateur
Une part importante de la création d’Eugène Delacroix est dédiée à la conception de grands décors au sein d’édifices civils et religieux parisiens. En 1826, il avait, déjà, reçu la commande du Christ au Jardin des Oliviers pour l’église Saint-Paul Saint-Louis, dans le Marais. En 1834, grâce à l’appui d’Adolphe Thiers, Delacroix est commissionné pour la réalisation des décors du Salon du Roi au Palais Bourbon, la Chambre des Députés. En 1837, il reçoit la commande du plafond de la bibliothèque de cette même Chambre des Députés, consacré aux arts et aux sciences. Au milieu des années 1840, il peint également le décor de la bibliothèque du Palais du Luxembourg, l’actuel Sénat. Au début des années 1850, Delacroix est honoré de la commande du décor central de la Galerie d’Apollon, conçu au XVIIe siècle par le peintre Charles Le Brun, et resté inachevé. Il représente le dieu Apollon, vainqueur du serpent Python. C’est la victoire de la lumière sur l’obscurité, une victoire de la couleur. La Ville de Paris lui commande les peintures décoratives du Salon de la Paix de l’Hôtel de Ville, malheureusement détruites par l’incendie de 1871.
Ses œuvres sont également présentes dans les églises de Paris ; après Saint-Paul Saint-Louis, Delacroix peint une très émouvante Pietà dans l’église Saint-Denis-du-Saint-Sacrement, dans l’actuelle rue Turenne. En 1849, il reçoit la commande pour les décors d’une chapelle de la très vaste église Saint-Sulpice, la chapelle des Saints-Anges. Cette œuvre magistrale l’occupe jusqu’en 1861. Il réalise deux grandes peintures murales qui se font face, La Lutte de Jacob avec l’Ange et Héliodore chassé du temple, ainsi que le plafond, Saint Michel terrassant le démon.
La reconnaissance de l’Exposition universelle de 1855
L’organisation de la première Exposition universelle à Paris, en 1855, souhaitée par l’empereur Napoléon III, est l’occasion d’une reconnaissance offerte à Eugène Delacroix. Il est, aux côtés des peintres Jean-Auguste Dominique Ingres et Horace Vernet, honoré au cœur du Palais des beaux-arts, installé avenue Montaigne. Une exposition particulière, réunissant plus de trente de ses œuvres, qu’il a lui-même choisi de réunir, lui est dédiée. Delacroix est ainsi désigné comme un des plus grands peintres français de son temps.
L’installation rue de Furstemberg, un ermitage parisien
Delacroix s’installe en 1857 rue de Furstemberg, afin de finir les peintures de Saint-Sulpice. Son appartement est également à deux pas de l’Institut ; en janvier 1857, à la septième tentative, le peintre a, enfin, été accepté au sein de l’Académie des beaux-arts. Le jardin dont il a seule jouissance et qu’il peut aménager à sa guise emporte sa décision. Le lieu, entre cour et jardin, est un ermitage au cœur de Paris, un lieu propice à la création picturale comme à l’écriture. Le peintre se rend aussi fréquemment dans sa maison de Champrosay, à deux pas de la forêt de Sénart, aujourd’hui sur la commune de Draveil (Essonne). Ce solitaire, ce rêveur, ce mélancolique aime la nature, les promenades, l’observation de la forêt. La fidèle Jenny Le Guillou, sa gouvernante entrée à son service en 1835, est la seule à vivre à ses côtés, lui épargnant les tracas de la vie quotidienne.
13 août 1863, la mort d’Eugène Delacroix
Eugène Delacroix meurt, le 13 août 1863, dans son appartement de la rue de Furstemberg. Jenny Le Guillou recueille son dernier souffle, aux premières heures de la matinée.
English version :
Biography of Eugène Delacroix
Main dates in the life of Eugène Delacroix
1798 - Delacroix was born at Charenton-Saint-Maurice on 26 April
1806 - Death of his father in 1814 - At 16, the young Eugene Delacroix Orphan
1822 - First success with Dante and Virgil
1824 - It exposes the massacre is Scio , supported by Théophile Gauthier
1825 - He spends three months in England where he studies Constable
1832 - Delacroix leaves Paris for Morocco and Algeria
1840 - He takes part in the decoration of the Luxembourg Palace for 6 years
1857 - After twenty years of waiting, he is elected to the Institute
1855 - Thirty-six of his works
are gathered at the Universal Exhibition of Paris
1863 - He died of a long illness on August 13
Detailed biography of Eugène Delacroix (1798 - 1863)
“French painter, son of the conventional Charles Delacroix, born in Charenton-Saint-Maurice on April 26, 1798, died on August 13, 1863. Through his mother, Eugène descended from Aben , a distinguished pupil of Boulle, and was allied with the Riesener whose father signed so many furniture masterpieces and son Henri esteemed paintings.
From his childhood, Eugène Delacroix did not reveal, like so many others, special and exclusive dispositions for painting: after solid studies at the Lycée Louis-le-Grand, he showed, what is more interesting, a general gift for painting. art; it was music which seemed to attract him by preference, and all his life he remained in love with this art, from which his violent passion for painting, which soon manifested itself, alone could tear him away.
In 1815 (he was seventeen years old), he wanted, by making music, his favorite study, to acquire some notions of painting, and by his uncle Henri Riesener he was introduced to Guérin; but he inspired little solicitude in his master, and the awards at the École des Beaux-Arts were in his name not very encouraging. However, a painting, Dames remain themselves pour la Patria (1818), already offers a certain interest. Around this time, he was earning some small money doing industrial washes and in 1819, having become an orphan, he fell into the greatest pecuniary embarrassments.
In 1822, despite the unwillingness of his master Guérin, he sent Dante and Virgil to the Salon, who obtained the greatest success that an artist could desire: enthusiastic admiration and an outburst of unfair criticism; success which did not prevent him (perhaps contributing to it, on the contrary) from obtaining that same year 1822 the last place in the competition for the Prix de Rome, failure little done to get him out of a still embarrassed situation , Eugene Delacroix - The Massacre of Scio which he resisted with the profits of caricatures and lithographs, continuing to work with increasing energy.
In 1824 he exhibited The Massacre of Scio, which further accentuated the storm that his first Salon had stirred up. Gautier alone speaks with admiration unreservedly, but Delecluze H. Beyle Thiers is sparing with their limitations: for one it's too horrible horror of this scene; for the other, there is too little concern for the beautiful; for this one, finally, the care to avoid the academic makes him flee the simple and harmonious line. From this period dates Le Tasse dans la maison des foes, The Emperor Justinian composing his Institutes, Marino Faliero, and finally the lithographs by Faust which earned him sincere and warm praise from Goethe.
But, here we are in 1828, and we must add one more strength to this terrible crescendo which is constantly increasing with the work of Eugène Delacroix and which is accentuated with the appearance of the Sardanapalus exhibited that year. A few samples of the brocades which fell heavily on the artist will brighten up this biography: “Eugène Delacroix has become the bedrock of the exhibitions. "(M. Vitet )" Most of the public find this painting ridiculous. "(Universal Monitor)" Let M. Delacroix remember that French taste is noble and pure and that he cultivates Racine rather than Shakespeare. "(Ibid.)" The œ he can yd ed blur the confusion of lines and colors ... the Sardanapalus is a painter error. »( Delécluze ) And all the same. However, that year, after a momentary quarrel with the director of fine arts, he was commissioned by the Minister of the Interior to paint The Death of Charles the Bold, and Duke Louis-Philippe d'Orléans commissioned Richelieu from him. Saying mass. In the same year The Battle of Nancy, some religious paintings and portraits, among others that of Mme Simon.
At the Salon of 1831, the Bishop of Liège raises little discussion, but Liberty Leading the People's revived. Delécluze rallies a little, but Ambroise Tardieu struggles with his acrimony against the obvious goodwill of Gustave Planche. Anyway, this exhibition had an appreciable and tangible result: Delacroix was decorated. It is at this moment that he begins a series of paintings of combats, among others Poitiers, Taillebourg (1831), which make him treat of Rubens failed; and followed by historical paintings: Charles-Quint at the monastery of Saint-Just, Boissy d'Anglas and Mirabeau and Dreux-Brézé.
- In 1832, Delacroix left Paris and s ' in going to seek renewal Aug è not Delacroix - The Women of ' Algiers d ' inspiration for countries to sun. It runs through Morocco, then returned to Spain, and c ' is for those trips that we owe the Arab Fantasia horsemen Moors and Meet the Women of Algiers in their apartment. The second of these paintings was refused by the jury of the Salon in 1834 and Delécluze severely blamed Les Femmes d'Alger. The following years are spent in a frantic production and it seems that Delacroix made this sublime challenge of accumulating masterpieces .
The Institute, moreover, obstinately closed its doors to him and it was not until 1857, after twenty years, that he succeeded in being elected after having produced hundreds of paintings, almost all of the first order: La Barque. By Don Juan, The Crusaders in Constantinople (commissioned for the Versailles Museum), the decoration of the king's salon in the Chamber of Deputies, etc. Since 1849: The Disciples of Emmaus, The Lion Hunt (Bordeaux Museum), etc. [...]
- Delacroix recive critics such assaults that forced é meant he had become pol ed mist. Curious pages was it about his art and his letters are of the highest hint e r ê t to critics and psychologist.
With his errors and his faults, Delacroix remains the most important painter of the century. This extraordinary fruitfulness in the number of productions has its analogy in the nature of his work itself: the considerable erudition of the history painter, the depth of the psychologist and the ardor of human passions are carried to such a degree of intensity. that, first of all, in front of a painting by Delacroix it is astonishment which precedes admiration; this one follows closely.
The mastery of the effects of light, the skillful and harmonious arrangement of the lines, the splendor of the decor seize you, and it is hardly sometimes a small negligence escaping from this genius entirely required by the idea, comes to appear as to remind us that absolute perfection is not of man. Nevertheless, it is with justice that he has been called the master of the French school.
HENRI D'ARGIS, article "Delacroix" in la grande encyclopédie: inventorie raisonné des sciences, des lettres et des arts. Volume thirteenth ( Cotesbach-Dellden ). Undated reprint of the 1885-1902 edition. Paris, H. Lamirault , [191-?], pp. 1156-1157
A Pampered Childhood, the Dramas of Youth
Eugène Delacroix was born on April 26, 1798, near Paris, in Charenton-Saint-Maurice. His birthplace is today the media library of the City of Saint- Maurice (in what is now Val-de-Marne). When he was born, his father, Charles Delacroix, held important positions as Minister of Foreign Affairs, then as Ambassador to Holland. He was then appointed prefect in Marseille, then in Bordeaux, where he died when the young Eugène was six years old. His mother, Victoire Delacroix, is the daughter of one of the greatest cabinetmakers of his time, Jean-François Oeben, in the service of King Louis XV.
Eugene is the youngest of a family of four children ; when he was born his brothers Charles and Henri, his sister Henriette, of whom the painter David painted, was already grown up. The Delacroix family served the revolution, then the Empire. Delacroix's childhood is pampered but fragile. The little boy has recurring health problems. When his father died, he and his mother moved to Paris, rue de l'Université. The young Eugène attended the Lycée Imperial, the current Lycée Louis-le-Grand. He formed loyal friendships there, which accompanied him throughout his life. He has a taste for study, and all ready for drawing and reading. The death of his mother in 1814 left him distraught and alone, despite the presence of his elders, Charles and Henriette.
Thanks to the support of his uncle, the painter Henri-François Riesener, Eugène Delacroix entered the studio of the painter Pierre-Narcisse Guérin in 1815. It was then one of the largest workshops in Paris, frequented by many artists. Painters of history, very sensitive to the theatrical art of his time, Guérin is very appreciated. Despite his attention to his students, he does not recognize the talent of young Delacroix.
The protection of Théodore Géricault, already famous for the paintings shown at the Salon of 1812 and then at that of 1814, is precious for the young man. Delacroix even poses for the large painting by his elder brother, The Raft of the Medusa (1819, Louvre Museum).
Remarkable Beginnings
At the Salon of 1822, he was then only twenty-four years old, Delacroix presented at the Salon a first large canvas, inspired by literary history, Dante and Virgile in the Underworld (Louvre Museum). This work immediately draws him to the notice of criticism. He quickly embodies a new generation of artists, designated as romantic, a term inspired by literature.
Delacroix is a contemporary of Victor Hugo, Alexandre Dumas, Hector Berlioz, Alfred de Musset. Like them, he has the desire to follow his own way, to renew the artistic conception. Like them, he is also a great connoisseur of the art of the old masters. At the Louvre, which opened in 1793, Delacroix discovers and admires the works of Raphael, Michelangelo, Titian, Rubens, Poussin.
He presented at the Salon of 1824 a large painting, inspired by the events of the Greek War of Independence, Scene of the Massacres of Scio (Louvre Museum). In 1827, Delacroix exhibited, along with several other paintings, a masterful Death of Sardanapalus (Louvre Museum).
Linked to a play by the English poet Lord Byron, the work shows the oriental sovereign seated at the top of a pyre, surrounded by his horses, his wealth, his women, whom he wished they would disappear with him, condemned for treason. The painting seduces Victor Hugo and Dumas as much as it annoys academic criticism by its swirling composition, the primacy of color, the violence of tones.
Delacroix appears, definitively, as a remarkable painter, but whose manner upsets the habits and the academic rules.
Liberty Leading the People , a work that has become legendary
The days of July 27, 28 and 29, 1830 saw the uprising of the Parisian people, revolted by the new laws on freedom of the press and by the harshness of the Restoration regime. July 29 marks the end of the return of the bourbons to the throne of France. Louis-Philippe, Duke of Orleans, becomes King of the French. Eugène Delacroix paints a historical picture inspired by the events of 1830 ; he presented at the Salon of 1831 his Liberty leading the people , a masterpiece linking ancient allegory and contemporary representation.
The work is acquired by the State and exhibited at the Musée du Luxembourg, the museum of living artists where the paintings of contemporary creators are displayed. The following year, the massacres, by the police, of the demonstrators in the rue Transnonain in Paris, made it difficult to exhibit the painting to the public, that of the barricades, as Delacroix said. It is even returned to the artist, who succeeds, however, in showing it during his personal exhibition within the Universal Exhibition of 1855.
Exhibited at the Louvre from 1874, with the other works of Delacroix acquired by the State, Liberty leading the people (Louvre Museum) became, under the Third Republic, an iconic painting.
1832, the Trip to Morocco
In January 1832, Delacroix accompanied the emissary of King Louis-Philippe, the Count of Mornay, to Morocco. The conquest of Algeria by France the previous year, indeed, worried the Moroccan sultan. An embassy is necessary. For the painter who is not a great traveler, he only left France for a few months, in the summer of 1825, to go to England, the Moroccan journey, from Tangier to Meknes, is a dazzling one. The landscapes, the sounds, the colors, seduce him, like the beauty of the inhabitants and their costumes. He seemed to find there the Orient he had dreamed of, but also an intact, preserved antiquity. The memory of Morocco then accompanied Delacroix all his life. The notes he took there, the watercolors made, the objects brought back, gathered in his studio, allowed him to compose, until 1863, more than sixty-two canvases related to Morocco.
Walls to Paint, Delacroix Decorator
An important part of Eugène Delacroix's creation is dedicated to the design of large decorations within Parisian civil and religious buildings. In 1826, he had already received a commission from Christ in the Jardin des Oliviers for the church of Saint Paul Saint-Louis, in the Marais. In 1834, thanks to the support of Adolphe Thiers, Delacroix was commissioned to create the decorations for the King's Salon at the Palais Bourbon, the Chamber of Deputies. In 1837, he received the order for the ceiling of the library of the same chamber of Deputies, devoted to the arts and sciences. In the mid-1840s, he also painted the decor of the library of the Palais du Luxembourg, the Current Senate. At the beginning of the 1850s, Delacroix was honored with the commission of the central decoration of the Galerie d'Apollon, designed in the 17th century by the painter Charles Le Brun, and remained unfinished. It represents the god Apollo, conqueror of the serpent Python. It is the victory of light over darkness, a victory of color. The City of Paris commissioned him to decorate the Salon de la Paix at the Hôtel de Ville, which was unfortunately destroyed by the fire of 1871.
His works are also present in the churches of Paris ; after Saint Paul Saint-Louis, Delacroix painted a very moving Pietà in the Saint-Denis-du-Saint-Sacrement church, in what is now rue Turenne. In 1849, he received the order for the decorations of a chapel in the very large Saint-Sulpice’s church, the Saints-Anges chapel. This masterful work occupied him until 1861. He produced two large wall paintings facing each other, Jacob’s Struggle with the Angel and Heliodorus driven from the temple , as well as the ceiling, Saint Michael slaying the demon .
Recognition of the Universal Exhibition of 1855
The organization of the first Universal Exhibition in Paris, in 1855, desired by the Emperor Napoleon III, is the occasion of recognition offered to Eugène Delacroix. He is, alongside the painters Jean-Auguste Dominique Ingres and Horace Vernet, honored in the heart of the Palais des Beaux-Arts, located avenue Montaigne. A private exhibition, bringing together more than thirty of his works, which he himself has chosen to bring together, is dedicated to him. Delacroix is thus designated as one of the greatest French painters of his time.
The Installation Rue De Furstemberg , a Parisian Hermitage
Delacroix moved in 1857 rue de Furstemberg , in order to finish the paintings of Saint-Sulpice. His apartment is also close to the Institute ; in January 1857, at the seventh attempt, the painter was finally accepted into the Academy of Fine Arts. The garden of which he has sole enjoyment and which he can arrange as he pleases, wins his decision. The place, between courtyard and garden, is a hermitage in the heart of Paris, a place conducive to pictorial creation as well as writing. The painter also frequently visits his house in Champrosay , a stone's throw from the Sénart Forest, today in the town of Draveil (Essonne). This loner, this dreamer, this melancholy likes nature, walks, observation of the forest. The faithful Jenny Le Guillou, his housekeeper who joined him in 1835, is the only one to live by his side, sparing him the hassle of everyday life.
August 13, 1863, the Death of Eugène Delacroix
Eugène Delacroix died on August 13, 1863, in his apartment in the rue de Furstemberg . Jenny Le Guillou takes her last breath in the early hours of the morning.
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Les belles pages des carnets de Delacroix
Véritable invitation au voyage, les carnets d'Eugène Delacroix continuent à nous séduire et à nous faire rêver. Ces pages choisies racontent le voyage de l'artiste en Afrique du Nord mais aussi son incursion en Angleterre et dans les Pyrénées. Au Maroc, il s'agit de ne rien oublier, dessiner à la mine de plomb ou à l'aquarelle, annoter, consigner les détails des scènes quotidiennes, saisir au vol les éléments de décoration, l'architecture, les costumes, les paysages .L'image et le texte s'entrecroisent pour traduire la quête orientaliste des émotions, saisir l'ambiance et donner à voir le pittoresque.
Au retour, Delacroix utilisera ses carnets comme source documentaire et réalisera quatre-vingt tableaux inspirés de l'Orient dont parmi les plus célèbres "Les femmes d'Alger" et "Une noce juive
au Maroc". Moins connus, les carnets réalisés en Angleterre et dans les Pyrénées reflètent aussi le talent de ce carnettiste dessinateur écrivain hors-pair.
"La grande qualité du dessin des artistes suprême est la vérité du mouvement et Delacroix ne viole jamais cette loi naturelle" Baudelaire
The beautiful pages of Delacroix's notebooks
A true invitation to travel, Eugène Delacroix's notebooks continue to seduce us and make us dream. These selected pages tell of the artist's trip to North Africa but also his foray into England and the Pyrenees. In Morocco, it is a question of not forgetting anything, drawing in graphite or in watercolor, annotation, recording the details of daily scenes, capturing the elements of decoration, architecture, costumes, landscapes on the fly. The image and the text intersect to translate the Orientalist quest for emotions, to capture the atmosphere and to show the picturesque.
On his return, Delacroix will use his notebooks as a documentary source and will produce eighty paintings inspired by the Orient, including among the most famous "The Women of Algiers" and "A Jewish wedding in Morocco." Less well known, the notebooks produced in England and in the Pyrenees also reflect the talent of this peerless cartoonist and writer.
"The great quality of the drawing of supreme artists is the truth of the movement and Delacroix never violates this natural law" Baudelaire.
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